
Le choix des cartes…
Sur mon mur, j’ai trouvé ça :

Quelle belle affiche de campagne, ne trouvez-vous pas ?
L’intention est dans le titre, c’est à n’en pas douter. Simplement parfois, un message peut en cacher un autre.
Déjà, le ton est donné et les pronostics ne concernent que les candidats dits « sérieux » à priori : Mélenchon, Macron et Le Pen. Et la position de chacun pose déjà le décor pour un scénario aussi prévisible que la fin du Titanic.
L’homme central est tout de même le Président sortant. Les outsiders historiques – il faut bien leur accorder cet avantage sur le premier – entourent l’héritier qui bénéficie d’un argument de poids ; si en 2017, Macron pouvait se prétendre le seul rempart contre le brun nauséabond, demain, telle une crème deux-en-un, il nous protègera aussi du brûlant rouge.
L’opposition justifie le pouvoir, comme l’ennemi renforce la nation. Ainsi, notre preux chevalier moderne, garant de notre république, se voit bien entouré, ou plutôt, attaqué de tous cotés par les forces de destruction.
Ainsi, Macron peut dormir tranquille. Son projet est certes vide mais il a l’art et la manière d’enrober le vide. Si le fond manque, les médias pourront toujours lui donner la forme. Ils savent si bien le faire, les chargés de com’ du Capital. Et les forces du mal lui assureront le crédit qu’il lui manque. En 2017, Macron « ni de droite, ni de gauche » ne s’opposait donc ni à la gauche, ni à la droite et se contentait de proposer, privant ainsi les poussiéreux dinosaurus-politicus du crédit d’adversaires sérieux. Au-dessus du lot, il avait une « hauteur d’avance », enfin dans la posture.
Et en définitive, si le brun simule si bien l’opposition depuis longtemps, c’est que son projet est aussi vide que celui de Macron. Seule la haine remplacera le mépris. Finalement, deux candidats, une même imposture, « comme avant mais plus vite » ou « comme avant mais en pire », sinon c’est les bolchéviks ! Mais, à un seul projet, il n’y a qu’une opposition véritable, non ?
Les cartes auraient-elles été redistribuées ?
Les bruns auront le mérite d’apprendre de leurs ennemis. Un an après les beaux résultats – rendons à César, ce qui est à César – de l’Avenir en Commun, les bruns, après avoir longtemps fait « Front », déciderons de « rassembler » comme l’insoumission avait précédemment remplacé peu à peu l’Avenir.
Et deux ans plus tard, aux européennes, « rebelote ! », ils promettraient le pouvoir au peuple tandis que l’ambition du rouge finirait par se contenter de cheminer sur la voie de l’insoumission pour dire « non à Macron ».


Et, le projet de Macron ne trouvera de consistance que dans l’opposition qui lui aura fait l’honneur de sa tribune.
Vous l’aurez compris. Il ne restera plus que l’opposition assumée du rouge, qui, malgré sa sincérité farouche et sanguine, peut-être gagnerait à ressortir de ses cartons de 2017, le fameux projet de l’Avenir en Commun, ou plutôt, de le remettre au premier plan. Car la voie de l’insoumission, si l’on s’y attarde trop, se révèle une impasse qui nous enferme dans un couple maudit avec le Pouvoir. L’un et l’autre ne se justifiant plus que par leurs liens étroits de dépendance.
Il semblerait donc urgent de retrouver une position de hauteur, celle de l’Avenir en Commun. Sinon, dans la pioche, il ne restera plus que la carte de l’Alternative, pour Marine Le Pen.
Si elle n’est pas trop ingrate, elle pourra alors remercier tout le monde, car ce ne sera que justice.