Aussi légère qu’un souffle…
Un embryon, issu de l’union d’un ovule et d’un spermatozoïde ultra-chanceux.
Un mélange savant ou hasardeux des gènes de mes parents.
Ce qu’ils m’ont donné comme ce dont ils m’ont privé.
Ces expériences qui m’auront faite vibrer tantôt dans la joie, ici dans la peine, hier la déception. Et demain, l’espoir ?
Tous ces êtres que j’ai rencontrés et ce qu’ils m’auront, eux aussi, donné : la tendresse parfois, quelques blessures de temps en temps mais des leçons le plus souvent.
Les larmes qui m’auront tant de fois submergée.
Les éclats de rire qui auront résonné dans ma gorge.
Quelques petites mesquineries coupables dont je me contenterai d’avouer l’existence, sans inventaire de détail.
La beauté de la vie qui m’aura inspirée, la cruauté de la société qui m’aura lacérée.
Mes accidents de parcours, les obstacles surmontés, les repos de la guerrière avant de repousser d’autres limites.
Mes tentatives, mes chutes, mon entêtement et mes réussites, comme mes renoncements et mes regrets.
Je m’excuse si j’en ai oublié. Mais sans tout cela, que resterait-il de moi ? Sans toutes ces parts que le monde m’a données, que serais-je hormis une pensée abstraite, légère et flottant dans le vide ?
Je ne reste qu’une pensée, une inspiration, un souffle d’intention qui n’existe que dans une harmonieuse consistance de la générosité chaotique de la vie et du monde.
Finalement, sans la part des autres, que resterait-il de nous ?
