Briller comme une luciole…
Parfois, lorsque je regarde cette vie, si riche, si belle, qui m’entoure et que j’aime tant, la tristesse me serre la gorge à l’idée de sa future disparition. Et comme un écho souterrain, je ressens l’angoisse du vide de perspective de ma propre vie, celle-là même qui me traverse.
Puis, je me souviens de l’été dernier. Pour, peut-être la première fois de mon existence, je rencontrai une luciole. Telle une apparition, ce minuscule point luminescent suffit alors à illuminer ma soirée jusque-là plutôt monotone. Plus tard, j’apprenais qu’elles disparaissaient, elles aussi… Le vide de perspective de ma vie rencontra celui de la luciole. Savait-elle qu’elle disparaissait lorsqu’elle illumina ma soirée ?
Bien que pleurant la fin d’un monde, je peux encore m’émerveiller de sa plus petite émanation. Et malgré son extinction annoncée, la luciole, de sa plus belle lumière, demeurait luciole. Alors, oubliant ma propre disparition, la seule perspective de ma vie ne peut être que de la vivre sans perspective, sans projection ; simplement la vivre pleinement, de ma plus authentique lumière.
Peut-être ainsi pourrions-nous enfin être avant de disparaître. Et peut-être qu’un soir d’été, telles des apparitions, pourrons-nous briller comme des lucioles.
